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Actualité de la TACAE

Aujourd’hui, 13 décembre 2022, nous célébrons le 20e anniversaire de l’adoption de la loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale par le parlement de Québec.
Cette loi a été adoptée en réponse à plusieurs années de mobilisation citoyenne qui visait, il faut s’en rappeler, à ‘’tendre vers un Québec sans pauvreté’’ (tel que l’annonce le premier article de la loi). L’un de ses objectifs était même de faire grimper le Québec dans le peloton de tête des nations dont le taux de pauvreté est au plus bas.
20 ans plus tard, il est temps de se rendre à l’évidence : les gouvernements qui se sont succédé depuis l’adoption de la loi ont lamentablement échoué. Non seulement une personne sur 10 vit encore en situation de pauvreté, mais notre taux de pauvreté n’a pas chuté de manière significative et le Québec a même reculé dans le palmarès international qui classe les pays en fonction de leur nombre de personnes qui vivent en situation de pauvreté. Du même coup, les inégalités se sont accentuées : les revenus des 10% les plus riches ayant augmenté beaucoup (beaucoup) plus rapidement que les revenus des 10% les plus pauvres.
L’adoption de cette loi aurait pu, et aurait dû, être l’occasion de mettre en place des mesures qui nous auraient permis, aujourd’hui, d’affirmer que la dignité et les droits de la personne sont respectés au Québec. Elle aurait aussi été l’occasion parfaite pour changer notre regard et le discours ambiant, pour enfin reconnaître que la pauvreté est un problème collectif plutôt qu’individuel et que de de la tolérer avec complaisance comme on le fait est en réalité une violence à l’égard des personnes qui la subissent.
Les solutions sont connues et les groupes communautaires comme le nôtre en ont fait leur cheval de bataille : un salaire minimum qui permet à une personne qui travaille à temps plein de sortir de la pauvreté, des prestations gouvernementales (dont l’aide sociale) à un niveau qui permet à tout le monde de couvrir au minimum ses besoins de base, la construction massive de logements sociaux, la défense de l’accessibilité à nos services publics, et bien d’autres!
Plus largement, il est impératif de sortir de notre logique économique actuelle, qui concentre continuellement les richesses dans les mains des mêmes individus et qui en laisse d’autres dans la pauvreté et le dénuement.
Or, plutôt que de prendre cette direction, nos gouvernements successifs s’entêtent à sabrer dans les programmes sociaux, à afficher leur complète incompréhension de la réalité des personnes qui vivent dans la pauvreté et à adopter des demi-mesures électoralistes, populistes, coûteuses et si peu ciblées qu’elles n’auront aucun effet à moyen terme.
Bien que cette loi fut votée à l’unanimité par toutes les personnes députées de l’Assemblée Nationale, la société québécoise est loin d’avoir fait des pas vers « un Québec sans pauvreté ». Face à ce constat, le comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté propose cette mini exposition temporaire sur la « Place Well-Sud ». Voici quelques photos de celle-ci !


Pour souligner ce 20e anniversaire, le Collectif pour un Québec sans pauvreté a fait parvenir aux 125 parlementaires son bilan des 20 ans d’application de la loi.

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Actualité de la tacae

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En tant que groupes travaillant dans le domaine de la pauvreté, nous ne sommes fâché des résultats de cette loi: - 1 personne sur 10 vit encore dans la pauvreté - Les inégalités ont augmenté : les richesses se concentre dans les mains des plus riches - Le Québec recule dans le palmarès des nations avec le moins de pauvreté.
Malgré les 20 ans de la loi et les buts de sensibilisation que devait atteindre le gouvernement et la société, la pauvreté est encore et toujours vu comme un problème individuel au lieu de collectif. Pourtant, les causes de celle-ci sont systémiques et hors de contrôle des personnes qui en sont victimes.
Malgré ces 20 années d'existences, UNE PERSONNE SUR DIX N'ARRIVE TOUT SIMPLEMENT PAS À RÉPONDRE À SES BESOINS DE BASES! C'est plus de 800 000 personnes n'arrivent simplement pas à se nourrir, se loger, se vêtir et se déplacer sans avoir à couper dans l'un ou l'autre de ces besoins!
Nos demandes en liens avec l'application de la loi : Mettre en places des mesures structurant pour limiter les effets néfastes de l’inflation pour les ménages à faible revenu. Un salaire minimum permettant aux personnes travaillant à temps plein de sortir de la pauvreté, ce montant était de 18$ de l’heure en 2020, avant l’inflation que nous avons vécue et qui continueras dans les prochains mois. Que les protections publiques soient haussées et ajustées aux trois mois pour assurer à toute personne y ayant recours de couvrir ses besoins de bases afin de préserver sa santé et sa dignité. Que les efforts financiers nécessaires soient faits pour soutenir autant les infrastructures que l’offre de service des différentes formes de transport collectif urbain, rural comme inter-régional. Sortir de la crise du logement en finançant massivement la création et la pérennisation du logement social.
Les considérants de la loi ainsi que les premiers articles. Cliquez sur l'image pour être dirigé vers le texte de la loi!