Pauvreté et logement : la TACAE se joint à L’ALS pour une action commune

Mardi le 1er mars à Sherbrooke, la Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie s’est jointe à l’Association des Locataires de l’Estrie pour dénoncer la situation du logement. Voici le discours qui à été dit par la TACAE lors de cette action:

Bonjour tout le monde!

Je suis Rosalie Dupont, coordonnatrice de la Table d’Action Contre l’Appauvrissement de l’Estrie, qu’on appelle aussi la TACAE et je suis contente d’être ici aujourd’hui, avec vous, pour parler de pauvreté et de logement.

D’abord, il faut saisir de quoi on parle, quand on parle de pauvreté. Pour le gouvernement, sortir une personne de la pauvreté, c’est strictement lui donner le minimum pour assurer sa survie. Il appelle ça : ‘’couvrir ses besoins de base’’. Il prend un grand panier, théorique, on s’entend, et met dedans tout ce qui est vital pour la survie d’un humain moderne : logement, transport, vêtements, nourriture, etc. et puis après, il l’index, d’année en année. Pour une personne seule à Sherbrooke, en 2021, ça nous donne un revenu annuel de 17 906 $. Vous faites plus que ça? Le gouvernement vous considère officiellement ‘’sorti de pauvreté’’. Félicitations!

Pour nous, sortir de la pauvreté, ça veut dire pas mal plus que ça. Ça veut dire avoir le pouvoir de faire des choix. Un retour aux études, par exemple. Ou bien encore déménager, changer de ville, avoir des loisirs, de petites vacances. Ça veut aussi dire ne pas calculer à la cent près, ne pas vivre le stress constant de vivre sur le bord du gouffre.

Pourquoi je vous parle de ça aujourd’hui? Pourquoi on doit s’intéresser à ces chiffres-là? À ces statistiques-là? Parce que le choix de notre indicateur officiel de pauvreté, c’est un choix politique. Parce que plus le seuil de pauvreté est bas, moins y’en a, des pauvres. Parce que le gouvernement, il aime ça avoir des belles ‘’stats’’. Nos programmes sociaux, nos prestations, tout est calculé en fonction de placer les familles, les enfants, les personnes aînées, juste au-dessus de ce seuil fatidique, pour après pouvoir faire son fier et dire qu’au Canada, qu’au Québec, on s’occupe de notre monde, on les ‘’sort de pauvreté’’! Alors que la réalité, c’est qu’on est loin du compte.

Une personne qui travail à temps plein, À TEMPS PLEIN, au salaire minimum? Drette sur la ligne. ‘’sortie de pauvreté’’ qu’on appelle!

Une personne aînée avec le supplément de revenu garanti? À peine quelques dollars au-dessus. ‘’Sortie de pauvreté!’’

Une personne sur l’aide sociale? 49% de ce qu’on considère comme le minimum vital. 49%, ça veut dire qu’on reconnaît qu’avec le p’tit chèque, une personne ne peut même pas payer pour LA MOITIÉ du minimum. Quand je disais qu’on est loin du compte. Savez-vous ce que ça donne, être capable de payer 49% d’un loyer? Ça donne une personne à la rue.

Et pourtant, le logement est un droit. Hé oui. Dans des belles chartes, que le Canada et le Québec ont ratifié, le logement est un droit humain. Inaliénable. On parle des deux côtés de la bouche M. Legault?

Quand on parle de lutte à la pauvreté, l’accès à un logement est l’un des leviers principaux. Et quand je parle d’accès à un logement, je parle d’avoir la confiance d’avoir accès sur le long terme à un logement salubre, adapté et qui répond à nos besoins.

On entend de la bouche de nos politiciennes et politiciens le beau mot de ‘’revitalisation’’ de notre centre-ville. Ça sonne bien, non? Et pourtant, tout le monde le sait que ce qu’on veut dire, c’est plutôt de mettre dehors les personnes qui sont établies dans le quartier pour les remplacer, sans égard, par des personnes qui ont un revenu plus élevé. Mais dit comme ça, on a l’air un peu moins ‘’hot’’.

On investit même de l’argent public pour le bien du développement privé. Et après, ils font semblant d’être surpris par la crise.

Ha non pardon, M. Legault, mais quelle crise?

Laisser, et même aider, les propriétaires s’en mettre plein les poches et à profiter de la détresse des ménages locataires, qui font face à des hausses abusives de loyers, à de la violence, à un taux d’inoccupation des logements à son plus bas, au stress de se retrouver à la rue, on appelle pas ça de la revitalisation, on appelle ça capitaliser sur la misère du monde.

 

Pour voir l’article de la Tribune sur le sujet cliquez ici! 

Photo du Regroupement des Organisme Communautaire de l’Estrie – ROC

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